Un mannequin peut mesurer 1m80 et peser 62 kilos, tandis qu’un autre, avec la même taille, se verra refuser un contrat à 58 kilos. Les agences appliquent des critères qui varient d’une ville à l’autre, et parfois même d’un mois à l’autre, sans logique évidente.Certains podiums valorisent désormais des silhouettes hors des standards historiques, mais de nombreux castings continuent d’exiger des chiffres précis, rarement officialisés. Les attentes du marché restent mouvantes, souvent en décalage avec la diversité corporelle réelle.
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Poids idéal mannequin : entre normes historiques et réalités actuelles
Évoquer le poids idéal mannequin, c’est soulever un sujet qui échappe à toute rigidité. Les codes de la mode, autrefois gravés dans le marbre, n’ont cessé de changer de visage. Pendant des décennies, s’imposait une silhouette unique : il fallait être longiligne, avec un indice de masse corporelle (IMC) extrêmement bas, et viser une proportion taille-poids stricte. Les agences, en France comme ailleurs, posaient leurs propres chiffres, sans réelle marge de manœuvre.
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Depuis 2017, la France a cependant tourné la page des excès : désormais, exhiber un certificat médical attestant d’une santé préservée devient obligatoire. Les profils dont l’IMC présente une maigreur excessive n’ont plus voix au chapitre, et la notion de poids idéal IMC bascule petit à petit vers un objectif de poids équilibré. Le bien-être global, physique et mental, commence à peser dans la balance.
Les agences s’ouvrent timidement à une nouvelle donne. On admet la diversité des silhouettes, on ne cache plus les troubles alimentaires, ni la difficulté de se plier aux critères traditionnels. Si les repères IMC ont toujours la cote, l’industrie apprend maintenant à jongler entre normes esthétiques et préservation de la santé individuelle. Plus que d’appliquer à la lettre un tableau, le poids idéal mannequin s’affine au contact de la réalité de chaque corps.
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Quelles mensurations sont vraiment attendues dans l’industrie de la mode ?
Dans la majorité des agences, les normes persistent, alimentées par une longue histoire de chiffres et de proportions. Pendant longtemps, chaque mannequin était quasiment tenu d’afficher les fameuses mensurations “90-60-90” : 90 cm de tour de poitrine, 60 cm de taille, 90 cm de hanches. Ce cadre a longtemps gouverné l’accès aux podiums, tant en prêt-à-porter qu’en haute couture.
La taille minimale reste généralement fixée à 1,74 m pour les femmes et 1,85 m pour les hommes, tout simplement parce que vêtir une grande silhouette rend le travail des créateurs plus lisible en défilé ou en shooting. Les mensurations mannequin continuent donc de valoriser des profils fuselés, capables de valoriser le vêtement, même si le secteur évolue lentement. En dehors des podiums, le mannequinat commercial accueille des morphologies différentes : mannequin grande taille, senior ou modèles aux silhouettes moins conformes à l’ancien moule, chacun trouve peu à peu de la place.
Certains visages, Ashley Graham, David Gandy par exemple, symbolisent la rupture avec l’uniformité d’hier. Les agences révisent leurs critères sans perdre totalement l’idée d’un certain équilibre entre taille et poids. Les contours des attentes se floutent, la célébration de toutes les silhouettes s’installe, et la diversité s’ancre enfin dans la réalité de la mode.
Mythes persistants autour du poids idéal : ce que disent les faits
Le secteur du mannequinat traîne encore avec lui des mythologies. Méthodes Broca, Lorentz, Creff, Monnerot-Dumaine : toutes à la recherche du fameux indice de masse corporelle (IMC) “parfait” que l’industrie tente souvent d’ériger en vérité absolue. Pourtant, les chiffres n’expliquent jamais tout : la santé, l’allure, la résistance physique ou la capacité à durer relèvent aussi d’autres paramètres.
Les IMC repères, placés entre 18,5 et 24,9, servent de balises, mais ne résument rien d’autre qu’une fourchette indicatrice. Réduire la santé à ce seul chiffre ne tient pas la route dans un univers où la pression est si forte et les corps si divers. Les troubles alimentaires n’épargnent pas les profils les plus filiformes. Le métier de mannequin en France nécessite désormais un certificat médical attestant de la capacité à exercer sans danger : la santé passe, enfin, sur le devant de la scène.
La réalité dépasse la théorie. Naomi Campbell ou Cindy Crawford avaient des mensurations emblématiques, mais leur aura ne se limitait à aucun chiffre. Privilégier un mode de vie sain, écouter son rythme, veiller à un poids d’équilibre : voilà ce qui structure une carrière sur la durée, au-delà du calcul abstrait.
Pour démêler le vrai du faux, il convient de retenir quelques vérités claires :
- IMC situé entre 18,5 et 24,9 : un repère, non un impératif
- Certificat médical exigé en France pour toute activité professionnelle
- Priorité donnée à la santé et à l’équilibre individuel, plutôt qu’à la conformité à une méthode
Vers un mannequinat plus inclusif : la diversité des morphologies s’impose
La diversité ne se cache plus, elle s’affiche sur les podiums et dans les campagnes photo. Les agences fouillent désormais au-delà du profil unique et s’intéressent à ceux qu’on excluait hier. Le mannequinat commercial ouvre la porte aux formes multiples : grandes tailles, seniors, silhouettes sportives, profils inattendus. Dans toutes les grandes capitales, la mode s’accorde enfin au pluralisme qui existe dans la rue.
Le secteur évolue : les mannequins grande taille signent chaque année davantage de contrats, la présence des mannequins seniors progresse, et chaque individu a l’opportunité de s’imposer, quelle que soit son histoire corporelle. Les outils se modernisent, certaines agences proposent un accompagnement sur-mesure, avançant avec chaque personnalité à son rythme.
Voici quelques évolutions concrètes qui témoignent de ce virage inclusif :
- Les carrières de mannequins grande taille se multiplient, et bénéficient d’une reconnaissance inédite
- Les modèles seniors gagnent en visibilité aussi bien sur le marché publicitaire qu’en couture
- Les profils atypiques sont désormais recherchés par les agences, qui élargissent considérablement leur horizon
Emily Ratajkowski, Karlie Kloss, Cara Delevingne : chacune impose sa singularité, loin des cadres d’hier. Les mensurations standardisées perdent du terrain. Désormais, la mode se réinvente selon la réalité des gens, et on assiste à l’émergence d’un monde où la diversité rebat toutes les cartes.